Les Halles de Schaerbeek
— Brussel —

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ARTICLE | T.A.Z, RAVE, FREE PARTY

T.A.Z c’est l’acronyme de « Temporary Autonomous Zone », un concept développé par Hakim Bey en 1991 dans le livre éponyme TAZ - Zone Autonome Temporaire. Bien que l’auteur se refuse à la définir spécifiquement, elle pourrait être comprise comme une insurrection sans engagement direct contre l’état, se dissolvant avant d’être détruite par celui-ci et réapparaissant ailleurs, autrement. Elle existe aux endroits où les partages d’informations et les communications humaines sont possibles, qu’elles soient matérielles ou virtuelles.

 

La TAZ est donc une zone de résistance, de soulèvement et d’émancipation du contrôle de l’état. Elle a souvent été associée au mouvement des raves parties qui émerge en Grande-Bretagne dans les années 80, puis à celui des free parties, des « teufs » gratuites et illégales organisées en résistance aux restrictions mises en place par Margaret Thatcher.

 

Bien qu’habitué de la scène électro et techno, la participation de Łukasz Twarkowski à une rave en Crimée en 2006 marque un tournant dans sa relation à cette musique : "My time in Crimea made me realise that if I ever needed a temporary autonomous zone, it would be rave”. La création Respublika, qu’il présente aux Halles dans le cadre du Kunstenfestival des Arts, propose de réfléchir les notions d’auto-organisation, de cohésion sociale, de non-productivité, notamment à travers la rave. Si celle-ci n’est pas le point de départ du projet Respublika, elle s’est vite imposée lors de la résidence de création à ses prémices. Offrant les conditions propices à l’élaboration d’une communauté évoluant en dehors de la société et où une forme de revenu universel serait instauré, les acteur·ices du projet ont progressivement trouvé en la rave une activité fédératrice et transcendante du projet.

 

Danser peut-être politique de nombreuses manières. La rave, ou la free-party, amène les corps à l’épuisement. Florian Gaité, auteur du livre Tout à danser s’épuise*, y voit une reprise de pouvoir sur nos fatigues, contrôlées par les états capitalistes à des fins productivistes. Il cite ainsi Friedrich Nietzsche : « La danse est une pratique de la défection sublime, un art futile, prit au sens de ce qui laisse échapper ce qu’il contient […] Même futile, surtout futile, la danse trouve en elle le moyen de s’opposer au contrôle industriel de nos dépenses ».

Respublika est donc une invitation à partager cette expérience de groupe autour de la danse, de la musique et à réfléchir à ce qui la politise.