Les Halles de Schaerbeek
— Bruxelles —

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Qu'est-ce qu'un agrès?

Des voltigeurs qui se balancent au bout d’une corde ou d’un trapèze ; des équilibristes qui flirtent avec le vide le long d’un fil ; des jongleurs et leurs balles volantes ; ou encore des casse-cous qui grimpent sans filet sur de hautes tiges… Chacun d’eux a choisi l’outil qui lui permet de pratiquer son art, l’accessoire qui le révèle en tant que circassien. Et chacun de ces objets porte un nom spécifique. Ensemble, ils forment les agrès de cirque.

L’agrès c’est un outil…

Terme emprunté à l’univers maritime, l’agrès désigne les appareils utilisés en gymnastique sportive et partant, au cirque !

Tissu aérien, fil tendu, balancier (pour les funambules), balles de jonglage, trapèze, bascule (un des plus dangereux), roue cyr, mât chinois, corde lisse, cerceau, élastiques, sangles acrobatiques, trempoline… Des noms qui évoquent toujours mille et un possibles, souvent des univers multiples et parfois, des dangers.

Quant à l’apprentissage des agrès il va de pair avec celui du corps, de ses capacités de perception et de coordination. Concentration et visualisation dans l’espace sont eux aussi indispensables à la parfaite maîtrise de la discipline choisie.

De par leurs caractéristiques propres, chaque agrès connaît ses contraintes. Par exemple, le tissu aérien, la corde lisse ou encore le mât chinois permettent l’enchaînement de figures complexes en hauteur. Tout mouvement se fait d'abord à la force des bras puis à l'aide de celle des jambes. Très physique, cela nécessite une préparation particulière pour éviter brûlure et glissade comme l’enduit de résine sur les mains, le gainage du mât, le bandage des articulations, etc.  Ce qui ne serait pas le cas d’un jongleur ou d’un funambule.

Outre l’aspect purement matériel et physique de l’objet, beaucoup en apprécient la dimension  philosophique. Prenons le fil tendu du funambule ou du fildefériste. Ne peut-on pas y voir l’allégorie du fil de la vie, celle du temps ou la métaphore de l’équilibre ? La roue cyr quant elle, rappellerait le mouvement perpétuel. Et la corde lisse ? Un lien tissé entre ciel et terre.

et une discipline ?

Peut-on confondre l’objet et la discipline qui l’emploie ? L’école nationale de cirque canadienne apporte sa définition: [ce] sont les spécialités dans lesquelles œuvrent les acrobates et elles touchent à la virtuosité physique, au risque et à l'exploit. À la source du langage circassien, elles dynamisent le développement des arts du cirque autant par l'évolution des techniques que par l'invention de nouveaux appareils. […] Elles se regroupent en grandes catégories selon les appareils ou agrès utilisés ainsi que les aptitudes et habiletés requises pour les pratiquer. [1]

Donc, l’agrès c’est un outil mais il s’entend aussi comme moyen d’expression. Chacun se l’approprie, développe sa méthode personnelle et en fait sa matière de prédilection.

Même si l’apparition des agrès remonte à l’Antiquité, les artistes peuvent au gré de leur créativité, dépasser les bornes traditionnelles de son usage ou en créer de nouveaux.

Ainsi, l’agrès n’est pas une discipline en soi, il en est l’objet. Il inspire à la technique circassienne ses branches et autres catégories (acrobatie au sol, aérienne, jonglerie, équilibrisme...). Les agrès pouvant se mélanger entre eux, l’approche pluridisciplinaire est possible.

Vous aimeriez avoir un aperçu rapide des agrès fréquemment utilisés et leurs particularités ? Découvrez la playlist réalisée par Emmanuelle Galivarts, jeune circassienne : Découvrir le cirque au gré des agrès

 

[1] https://ecolenationaledecirque.ca/fr/lecole/disciplines-de-cirque

1# Le tissus aérien